Informations / Publications




  

 

 

 Cette rubrique ne vise pas l’exhaustivité. Son but est seulement de souligner quelques éléments de réflexion permettant à chacun d’avancer dans son propre cheminement intellectuel selon ses préoccupations du moment.

 

 

- Léa Lansade, Dans la tête d'un cheval, humenSciences, 2023

 

   L'ouvrage que devrait lire tous les cavaliers, jeunes ou anciens, pour apprendre des réalités subtiles ou corriger des préjugés tenaces. Le cheval est une personne (certes animale) mais le cheval X n'est pas le cheval Y même si un fond commun de l'espèce les réunit. Porter délicatement attention au psychisme d'un animal ouvre des portes sur les modalités de cohabitation entre mammifères quadrupèdes et mammifères bipèdes. L'ouvrage de Léa Lansade apporte une éminente contribution à une cohabitation paisible et harmonieuse entre les créatures de la Terre.

 

 

- Ludovic Orlando, La conquête du cheval, Une histoire génétique, Odile Jacob, 2023

 

    Ici, le cheval n'est pas une personne mais un ensemble de cellules animées dont l'homme pourrait tirer profit sans égard pour la sensibilité de l'amas cellulaire "cheval", ce qui peut ouvrir la porte à de nombreuses maltraitances. Déjà, le mot "conquête" choisi pour le titre n'est pas de bon augure pour la relation avec le cheval tant ce mot suggère une idée de violence dans la soumission d'une espèce par une autre. Cet ouvrage apporte néanmoins beaucoup d'informations sur la domestication du cheval à travers le temps. De nombreux médecins pensent aussi que réifier leurs patients leur permettra une approche plus "scientifique" de leur art, alors que la personne est une composante indissociable de l'amas cellulaire mal en point.

 

 

- Marie-Claude Marsolier, Le mépris des "bêtes", PUF 2020

         Un ouvrage très intéressant sur la dévalorisation des animaux non humains par le langage des mammifères humains toujours prompts à les réifier pour mieux les dominer et les exploiter. Le langage dévalorisant est le préalable à la violence qui sera exercée sur le monde animal. Ainsi, la viande n'est qu'un produit et non pas le morceau du cadavre d'un mammifère quadrupède aussi beau qu'inoffensif… 

 

-  L 214, Eyes on Animals, La face cachée de nos assiettes, Robert Laffont, 2019

 

Un ouvrage intéressant et facile à lire rédigé par des fondateurs de l'association L 214 et de l'association Eyes on Animals, chargées l'une et l'autre de défendre le bien être animal.

Le lecteur y apprendra de nombreux faits sur la conduite indigne de l'être humain à l'égard des autres créatures de la terre.

La face cachée de nos assiettes de non végétaliens non seulement coupe l'appétit mais en plus fait honte à toute l'humanité.

 

 

- Bouglione André-Joseph, Contre l'exploitation animale, Tchou 2018.

 

André-Joseph et Sandrine Bouglione tout les deux dompteurs de fauves, réputés et issus de grandes familles du cirque renoncent à l'utilisation d'animaux dans leur nouveau cirque appelé "Ecocirque". Ce renoncement s'effectue malgré les pressions d'une partie de leur milieu professionnel.

Certes, les manifestations des associations de défense des animaux n'ont pas été étrangères à leur décision mûrement réfléchie et très argumentée. Mais leur engagement courageux contre l'exploitation animale montre à quel point l'homme peut échapper au formatage intellectuel de son enfance et de son environnement grâce à son courage et à sa liberté.

Cet exemple plein d'humilité est aussi une invitation à ne pas jeter la pierre à ceux qui n'ont pas encore renoncé à l'exploitation animale. En effet, chacun porte en lui la capacité à corriger les préceptes de son éducation par rapport aux tourments ultérieurs de sa conscience. Il vaut toujours mieux convaincre que stigmatiser.

 

 - Frans de Waal, Sommes-nous trop "bêtes" pour comprendre l'intelligence des animaux ? , Les Liens qui Libèrent, 2016

         "Si l'on appelle"culture" le comportement des grands singes, cela signifie simplement qu'il faut trouver un autre mot pour ce que font les humains" (p.339). Cette citation de l'anthropologue américain Jonathan Marks donne une idée de la tâche à laquelle sont confrontés les scientifiques qui comme Frans de Waal démontrent par leur travaux que la différence entre l'homme et l'animal n'est qu'une question de degré et non pas une rupture radicale et sans appel.

         Après des siècles de théories religieuses faisant peu de cas de l'animal, il est toujours malvenu de démontrer une certaine proximité de l'animal et de l'homme. Quand on veut continuer à l'exploiter et le maltraiter, à l'engraisser dans des conditions horribles pour le manger, mieux vaut penser à de la viande sur pattes qu'à des mammifères comme nous capables de sentiments, de culture, d'intelligence…

         Un ouvrage scientifique passionnant et facile à lire qui constitue un élément de plus en faveur du respect du monde animal.

 

- Vincent Message, Défaite des maîtres et possesseurs, Seuil 2016

 

Une hypothèse pour l'avenir de l'humanité envisagée dans Kenavo (p. 214 s.) et longuement détaillée aujourd'hui dans cet ouvrage troublant et dérangeant de Vincent Message.

Des créatures venues d'ailleurs soumettent l'espèce humaine et se comportent avec elle comme les êtres humains se sont comportés avec les animaux : humains de travail, humains de compagnie et humains de boucherie agrémentent leur existence de nouveaux maîtres de la terre.

Et le discours cruel justifiant cette maltraitance leur est fourni clé en main par une grande partie de l'élite intellectuelle humaine qui a sévi pendant des siècles et des siècles sur cette terre.

 

 

  - Renan Larue, Le végétarisme et ses ennemis, Vingt-cinq siècles de débats,  PUF, 2015

 

    Un ouvrage passionnant sur l'opposition pluri-millénaire entre les végétariens qui respectent les créatures de la terre et les "carnistes" qui tentent de justifier l'exploitation et le massacre des animaux pour manger leur cadavre.

  Le chapitre IV fournit au lecteur un florilège du sottisier intellectuel des "carnistes" dont au final les propos aux relents nauséabonds de l'anthropocentrisme violent, sadique et mortifère n'honorent pas l'humanité.

    Après avoir lu cet ouvrage, chacun se demandera quel intérêt peuvent bien avoir les hautes autorités civiles et religieuses à préconiser depuis si longtemps le massacre honteux des animaux.

 

 

- Matthieu Ricard, Plaidoyer pour les animaux, Allary Editions, 2014

 

 

    Un plaidoyer rigoureux et documenté.

    Lors de sa présentation sur les ondes de France Culture, l'auteur a du subir l'objection traditionnelle adressée aux défenseurs des animaux : "Et les enfants syriens, alors !"

   Curieusement cette objection n'est jamais infligée à ceux qui défendent à juste raison les monuments historiques ou à ceux qui défendent bien à tort la corrida.

    En général ceux qui critiquent le choix de la défense des animaux trahissent inconsciemment leur mauvaise conscience de ne rien faire, ni pour les animaux ni pour les humains.

  Et ils trahissent en plus leur mauvaise conscience de consommer des cadavres d'animaux ayant souffert le martyre en élevage industriel.

 

 

- Franz Olivier Giesbert, L'animal est une personne, Fayard, 2014

 

    Un ouvrage autobiographique facile à lire sur la relation incontournable de l'homme avec ses colocataires sur la Terre.

    Cela révèle combien chaque être humain est plus ou moins taraudé depuis son enfance par la relation violente de son espèce avec les autres espèces qui en général ne lui cherchent même pas querelle.

 

 

- Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, Ethique animale, PUF, 2008, 304 p.

 

   Un manuel de base qui analyse dans une première partie les différentes thèses sur la relation homme/animal.

   Elle brosse un aperçu historique des idées et expose la teneur des débats contemporains.

   La deuxième partie liste les problèmes contemporains relatifs aux différentes catégories d’animaux comme les animaux de consommation, les animaux de recherche, les animaux de divertissement...

   Cet ouvrage constitue une source riche d’informations. Indispensable dans votre bibliothèque pour être consulté selon les besoins.

 

 

- Alexandrine Civard-Racinais, Dictionnaire horrifié de la souffrance animale, Fayard, 2010, 190 p.

 

   Un petit manuel utile pour tous ceux qui veulent bien ouvrir les yeux sur la réalité des traitements infligés par l’homme aux animaux.

 

 

- Marthe Kiley-Worthington, Le comportement des chevaux, Zulma, 1999, 319 p.

 

   Un ouvrage sans photos. Une libre réflexion par une psychologue animalière. Un ouvrage riche en informations pour tous ceux qui veulent mieux comprendre la belle créature pleine de complicité qui les distrait régulièrement au club équestre.

 

 

- Maria Franchini, De l’intelligence des chevaux, une exploration de leur vie mentale et émotionnelle, Zulma, 2009, 255 p.

 

   Un ouvrage sans photos. Il y a beaucoup d’anecdotes. Les « scientifiques » ricaneront. Mais les esprits humbles et ouverts liront avec un immense plaisir ce témoignage sur la vie mentale et émotionnelle des chevaux.

 

 

- Maurice Hontang, Psychologie du cheval, Payot 1989, 437 p.

 

   Un ouvrage sans photos, facile à lire et passionnant. Une référence pour tous ceux qui fréquentent les chevaux et souhaitent progresser dans la compréhension de leur comportement afin d’établir une plus grande complicité.

 

 

- Conseil Economique, Social et Environnemental, Les enjeux et les perspectives de la filière équine en France, 2010, 55 p., Avis présenté par M. Jacky Lebrun.

 

   Cet avis fait suite aux campagnes menées par les associations de défense des animaux contre l’hippophagie.

   Le lobby de la filière « viande » a réussi à manoeuvrer une institution de la République en lui faisant notamment répéter sans aucun esprit critique la fable de la boucherie qui sauve les races de chevaux de trait (p.24). Et en confiant à un ancien patron boucher (Equ’idée, n°72 p.4) le soin de piloter ce rapport, les dés étaient jetés d’avance.

   Le rapport invite naturellement à consommer plus de viande chevaline notamment la viande dite blanche issue de jeunes chevaux. Sur 157 votants, 155 ont voté pour. Seuls deux membres du Conseil appartenant au groupe des personnalités qualifiées se sont abstenus lors du vote. Aucune précision ne figure dans le rapport sur les raisons de leur abstention. Personne dans cette institution n’a eu la dignité de souligner dans le rapport l’infamie de l’abattoir pour les équidés. On voit bien une fois de plus à quel point cette institution est aussi inutile pour le débat démocratique que coûteuse pour le contribuable. Les contribuables ne donnent pas 3 000 euros mensuels aux conseillers pour qu’ils se contentent de hurler avec les loups sanguinaires des lobbys et à leur initiative.

 

 

- Jean-Luc Daub, Ces bêtes qu’on abat, Journal d’un enquêteur dans les abattoirs français (1993-2008), L’Harmattan, 2009, 253 p.

 

   L’ouvrage que tous les mangeurs de cadavres devraient lire. Ils seraient mieux informés sur la façon dont de paisibles et magnifiques créatures de la terre qui ne cherchent même pas querelle à l’homme sont sauvagement massacrées par le plus grand prédateur de la planète. Et les belles cavalières qui constituent 80% des affiliés à la FFE devront se demander si c’est vraiment l’endroit où elles veulent envoyer ou laisser envoyer le brave cheval qui les porte en toute complicité sur son dos pour leur agrémenter la vie. Est-ce vraiment la dernière séquence de vie qu’elles veulent infliger à leur monture ?

   D’une lecture facile, cet ouvrage est un bon cadeau à faire à vos amis. Pour 23,50 euros vous leur ouvrirez une fenêtre immense sur une face cachée de l’humanité. A charge pour eux de méditer le témoignage, d’en tirer les conséquences... et de vous en vouer une reconnaissance éternelle !

 

 

- Catherine Rémy, La fin des bêtes, Une ethnographie de la mise à mort des animaux, Economica, 2009, 210 p.

 

   Ouvrage académique tiré d’une thèse de sociologie. Un chapitre traite de l’abattoir avec quelques réflexions sur la mise à mort des chevaux (p. 67 à 70). Un autre traite de la fin des bêtes chez le vétérinaire qui doit affronter la « sensiblerie légitime » des amis des bêtes c’est-à-dire celle concernant nos relations avec les chiens et les chats. Un autre chapitre traite des animaux de laboratoire.

 

 

 - Jonathan Safran Foer, Faut-il manger les animaux ?, Edition de l’Olivier, 2009, 362 p.

 

   Sous la forme d’une enquête journalistique, une réflexion sur l’élevage industriel. Ouvrage documenté et facile à lire.

 

 

 - Aymeric Caron, No steak, Fayard, 2013, 350 p.

 

 

   Ouvrage agréable à lire, plein de bon sens et de bienveillance à l’égard de nos colocataires sur la terre.

   L’éditeur souligne en quatrième de couverture que l’auteur se garde « de tout prosélytisme ». Il s’agit soit d’une boutade soit d’une attitude obséquieuse à l’égard des carnivores. L’ouvrage correspond en réalité à 350 pages d’argumentaire en faveur du végétarisme. Quand on cherche à convaincre, on cherche naturellement à convertir.

   Pourquoi la bienveillance envers toutes les créatures de la terre devrait presque s’excuser tandis que la violence carnivore pourrait faire de la publicité à outrance pour tenter de convaincre toujours plus de consommateurs et faire des profits toujours plus grands sur le martyre des animaux ?

   Y aurait-il une honte végétarienne qui respecte la vie animale et une gloire carnivore qui martyrise et massacre toutes ces créatures aussi belles qu’inoffensives ?

 

 

 - Isabelle Saporta, Le livre noir de l’agriculture, Fayard, 2011, 250 p.

 

   Les trois premiers chapitres relatifs aux cochons donnent de nombreuses indications sur l’élevage. A lire avant d’aller acheter de la charcuterie.

 

 

- André Méry, Les végétariens, raisons et sentiments, La Plage, 2006, 318 p.

 

   Une libre réflexion sur le végétarisme par le président de l’Alliance Végétarienne. Des arguments pour ceux qui doutent et sont plutôt adeptes des méthodes discursives. Pour d’autres, le seul fait de croiser le beau regard amical et confiant d’un agneau ou d’une aubrac suffira à les convaincre.

 

 

 - Pierre Athanaze, Le livre noir de la chasse, Massacres et abus de pouvoir, Sang de la Terre, 2011, 283 p.

 

   Un témoignage très intéressant par un homme de terrain. Le panorama d’une activité peu glorieuse pour l’homme d’aujourd’hui. Traquer et tuer des créatures inoffensives pour le seul plaisir de tuer, de jouir de leur détresse et de leur agonie ne grandit pas l’homme contemporain. En inventant l’alibi de l’équilibre entre la faune et la flore et autres prétextes pleins de mauvaise foi, le chasseur se justifie auprès de la société toute entière et tente d’apaiser sa mauvaise conscience. Et en passant le plus possible sous silence le coût humain de cette distraction d’un autre âge, la société se fait complice d’une activité dont aujourd’hui les inconvénients l’emportent largement sur les avantages : 143 accidents en 2011/2012 dont 16 mortels (22 mortels en 2008/2009, source : ONCF-DAT. Réseau sécurité à la chasse 18-7-12).

 

 

- Olivier Maurel, Oui, la nature humaine est bonne ! Comment la violence éducative ordinaire la pervertit depuis des millénaires, Robert Laffont, 2009, 356 p.

   Un essai passionant et facile à lire que tous les éducateurs devraient méditer en mettant de côté leur éventuelle culpabilité. Si aucun n'est parfait, tous peuvent s'améliorer. 
   L’auteur souligne l’importance de conserver notre sensibilité et notre aptitude à s’émouvoir pour réagir contre l’horreur de certains comportements humains. Cette capacité à s’émouvoir, en fait souvent raillée comme étant de la "sensiblerie", permet à chacun de porter une boussole intérieure lui indiquant de façon autonome la bonne direction à suivre dans ses comportements.
   Olivier Maurel remarque que le degré de violence et de cruauté dont fait preuve l’être humain ne trouve aucun équivalent chez les animaux. Il aurait pu de même insister sur le fait que dans l’éducation, une des violences majeures faite à l’enfant consiste à lui faire admettre le massacre de ses amis à plumes ou à quatre pattes. De lui-même, l'enfant n'ira pas tuer le lapin, l'agneau, le chevreuil ou le poulet. Il faut d'abord que l'adulte le pervertisse par la violence éducative. Le plus souvent, l'enfant n'en croit pas ses yeux que l'on ait "le droit" de faire cela. La confiance en son propre jugement basé sur ses émotions s'en trouvera hélas durablement ébranlée. Et une fois la brèche ouverte, qui sait quelle nouvelle violence va s’engouffrer dedans par exemple à l'initiative des Etats, des religions ou de n'importe quelle autre "autorité" ?

 

 

 

 


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