Informations / Actualité




 

Des équidés tués et mutilés

Des bovins tués et mutilés

 

 

Depuis 7 mois environ, des équidés (chevaux, poneys, ânes) sont massacrés et mutilés (oreille coupée…) ou seulement mutilés dans les campagnes françaises. On compte à ce jour environ une trentaine de cas dans une dizaine de départements. Cela se déroule en général la nuit et une seule fois un propriétaire de poneys a pu voir le visage du criminel en train de les mutiler. La gendarmerie recherche activement les auteurs de ces actes sadiques et barbares. 

L'âne et le cheval sont les animaux ayant rendu le plus de services à l'humanité et ceci depuis la nuit des temps. Leur caractère paisible et bienveillant favorise leur coopération et leur complicité avec l'être humain. Du transport des personnes ou des marchandises en ville, à la campagne ou dans les mines de charbon, au halage des péniches, en passant par le débardage en forêt, les travaux des champs, des vignes et des vergers, aux loisirs de l'homme par les paris sur les courses, l'équitation, les spectacles équestres, et même l'équithérapie, les équidés ont durablement rendu plus facile la vie des êtres humains. Pendant ce temps, le chat dormait au coin du feu. Les équidés devraient donc déjà être exclus de l'abattoir.

Aujourd'hui, les peines pour délit de cruauté sur les animaux sont limitées à deux ans de prison et 30 000 euros d'amende par l'article 521-1 du code pénal. Mais à peine le législateur avait-il reconnu la barbarie des actes de cruauté envers les animaux qu'il s'empressait d'accorder des dérogations. Il y aurait ainsi une barbarie illégale et une barbarie légale.

 

En effet, cet article du code pénal ne s'applique pas aux courses de taureaux "lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée". Autrement dit, les actes de cruauté sont interdits sauf s'ils sont coutumiers ce qui est le cas dans environ quarante quatre villes françaises.

Ainsi l'homme peut par appât du gain torturer et massacrer en public des taureaux pour divertir des ennuyés de bien vivre lassés de voir des sottises à la télévision. Mais pas partout. Le matador est un héros à Nîmes où il gagnera beaucoup d'argent mais un délinquant à Paris ou Strasbourg où il risque 2 ans de prison et 30 000 euros d'amende. Comment un vrai délinquant peut-il devenir un héros dans certaines communes ? En fait, grâce à la lâcheté des gouvernants et d'une majorité de parlementaires, tous estimant que leur jouissance du trône et de ses délices vaut bien la torture de quelques milliers de taureaux. Le juge constitutionnel* n'a pas été plus courageux en validant cette dérogation au final honteuse pour l'espèce humaine.

Rien n'interdit de penser que cette dérogation scandaleuse soumise à référendum serait massivement abrogée.

 

 

*DC 2012-271 QPC du 21 septembre 2012

 

                                            (août 2020)


 

 

 Le parti présidentiel cautionne 

la torture des bovins

 

 

Pour les élections législatives de juin 2017, le parti présidentiel "En Marche" a accordé son investiture dans la deuxième circonscription du Gard à une ancienne torera pratiquant son activité sadique et stupide à cheval.

 

Naturellement, le cheval créature noble et pacifique n'a pas a être associé à ce genre d'activité dégradante pour l'homme et dangereuse pour le cheval. Et chacun remarquera que la femme, en général bien meilleure que l'homme, n'a pas la bassesse de s'humilier à torturer des animaux pour divertir des personnes lassées de regarder des sottises à la télévision.

 

Cette investiture scandaleuse a suscité peu de réactions aussi bien de la part des associations de défense des animaux que des médias en général plutôt complaisants*. Sans doute certains ont bien perçu que le fait de critiquer cette investiture serait abusivement interprété comme faisant le jeu du député FN tentant de se faire élire de nouveau (et finalement élu). Mais le parti présidentiel pouvait aussi trouver une autre candidate beaucoup plus présentable du point de vue de la dignité humaine. Torturer des bovins pour assurer des loisirs aux citoyens est un retour à l'An 1 de la civilisation. Parti "En Marche" ou "En Marche arrière" ?

 

Dans le même temps, un torero espagnol décédait de ses blessures dans le sud de la France ce qui lui valu une notice nécrologique élogieuse dans le journal Le Monde ** mais faisant par ailleurs l'économie du compte-rendu de la torture cruelle et de l'agonie du taureau. Et curieusement, un pauvre bougre égaré par sa culture violente qui meurt en torturant lâchement des bovins bénéficie d'une telle notice nécrologique alors qu'un policier mourant dans l'exercice de ses fonctions en défendant courageusement la population n'y a en général pas droit. Un vif ressentiment peut alors se faire jour non pas contre le torero égaré mais contre le journaliste indécrottable et le journal irresponsable qui font l'apologie de la corrida.

 

La corrida est interdite en France sous peine de 30 000 euros d'amende et deux ans d'emprisonnement sauf dans les villes où existe une tradition locale ininterrompue (art.521-1 Code pénal). Cette exception scandaleuse issue de la veulerie des politiques devrait faire l'objet d'un référendum national. On peut raisonnablement penser qu'après un large débat public honnête, le peuple n'aura pas la même bassesse cruelle que ses élus.

 

 

* sauf par exemple quelques pétitions sur change.org

** Le Monde 21/6/17


 

 

 

Jeux Olympiques 2016 :

des médailles d'or pour les chevaux

 

 

Lors des Jeux Olympiques de Rio en août 2016, l'équitation a gagné deux médailles d'or, l'une en concours complet (réservé aux militaires jusqu'en 1952 et composé de dressage, cross et saut d'obstacles) grâce à Entebbe de Hus, Bart L, Piaf de B'Neville et Quing du Briot * et l'autre en saut d'obstacles grâce à Sydney Une Prince, Flora de Mariposa, Rêveur de Hurtebise et Rahotep de Toscane **.

Dans l'une ou l'autre épreuve, l'athlète c'est évidemment le cheval qui fournit l'effort physique suite à un long et patient entraînement et qui au final réalise la performance. Pourtant, d'une manière générale les médias ont injustement célébré les seuls cavaliers tandis que leurs montures réifiées n'auraient été que de simples instruments à l'image du javelot, du poids ou du vélo.

Dans les courses de galop (ou de trot), c'est le cheval qui gagne pendant que le jockey pointe son derrière blanc immaculé. Et le parieur mise sur des chevaux et non pas sur des cavaliers. En saut d'obstacles, c'est aussi le cheval qui réalise l'exploit physique pendant que son cavalier pointe aussi son derrière blanc de façon ostensible.

 

Dans l'épreuve de dressage du concours complet, le cheval subit en outre la contrainte posturale de l'hyperflexion de l'encolure pour satisfaire au nom de l'esthétisme les lubies d'un jury rétrograde. Déjà dans les années 1870 la romancière Anna Sewell dénonçait dans "Black Beauty" (1) les méfaits de cette posture en hippocampe dont le seul but est de satisfaire l'orgueil et la vanité (la sottise ?) du "propriétaire" de l'équidé. Des études scientifiques menées en 2012 ont montré que la "position d'hyperflexion entraîne un fonctionnement de l'encolure à l'opposé de son fonctionnement normal, des signes d'inconforts et une augmentation physiologique des paramètres associés au stress" (2). D'une part, il fallait une bonne dose de mauvaise foi pour feindre de croire que la contrainte était indolore pour le cheval et d'autre part, nonobstant la preuve scientifique fournie par ces études le monde du cheval continue de faire souffrir inutilement les chevaux.

Alors que le mammifère équin se démène généreusement pour satisfaire les lubies de son cavalier, l'homme n'arrive pas au jarret de son cheval en matière de noblesse, d'élégance et de beauté de la silhouette malgré ses habits de marque, son cheval pomponné, sa pose aristocratique et son ego bouffi de mammifère humain. L'épreuve de dressage est une survivance anachronique des temps anciens où pour occuper leur temps libre les militaires faisaient faire les marionnettes à leurs chevaux comme eux aussi devaient hélas faire les marionnettes dans la cour de la caserne sous les ordres humiliants de leurs supérieurs. Mais si courir et sauter sont des activités naturelles du cheval, faire la marionnette militaire pour essayer de rendre intéressant le cavalier vaniteux prenant la pose sur son dos l'est beaucoup moins.

 

Finalement, les cavaliers avec la complicité de l'Etat impatient de compter ses médailles dans la compétition entre nations n'ont pas su mettre en valeur le mammifère comme eux qui a assuré leur gloire grâce à sa coopération, son travail et son dévouement. Envahis par leur orgueil spéciste et leur intérêt matériel, ils ont oublié leurs chevaux à qui ils doivent pourtant leur gloire et leur bonheur. Les cavaliers et l'Etat ont usurpé le mérite sportif des chevaux. Face à cette injustice commise par une personne morale et une personne physique, la personne animale ne pouvait certes pas faire grand chose.

Mais chacun doit bien voir que le revers de la médaille n'est pas très glorieux pour l'homme : des animaux égorgés au nom de la sélection parce qu'ils ne sont pas assez performants, des animaux malmenés pour ressembler à des hippocampes grâce à l'hyperflexion de l'encolure, des personnes animales réifiées pour glorifier leurs cavaliers et leurs propriétaires avides de retombées financières.

En reconnaissance de la médaille d'or généreusement offerte par leurs montures, les cavaliers n'ont pas eu la noblesse de réclamer pour celles-ci à cette occasion fortement médiatisée la fin de l'abattoir pour les équidés et l'interdiction de l'hyperflexion de l'encolure dans les concours de dressage notamment.

Elle est encore longue la route de l'humanité pour mettre fin à son arrogance spéciste et mortifère aussi injuste que dégradante.

 

 

 

*montés respectivement par Karim Florent Laghouag, Mathieu Lemoine, Astier Nicolas, Thibaut Vallette.

** montés respectivement par Roger-Yves Bost, Pénélope Leprevost, Kevin Staut et Philippe Rozier.

 

(1) Anna Sewell, Black Beauty, Gallimard 1997, p.121

(2) Equ'idée, n°81, 2012-2013, p.40 s.

 

La Cour des comptes préconise

la fermeture de l'IFCE

 

 

 

Dans son rapport public annuel de 2016, la Cour des comptes effectue une analyse très critique du fonctionnement de l'Institut Français du Cheval et de l'Equitation. Selon la Cour :

"l'évolution qui a conduit des Haras nationaux et de l'ENE à l'IFCE et France-Haras apparaît comme l'illustration d'une réforme de l'Etat mal conçue, mal préparée et mal conduite. Sa mise en œuvre a été caractérisée par un grave manque d'anticipation et l'insuffisance des mesures d'adaptation nécessaires.

La pertinence de la fusion, cinq ans après la création de l'IFCE, n'est pas démontrée (I). Depuis sa création, l'établissement connaît des difficultés de gestion et vit dans un déséquilibre financier structurel (II).

Le constat qui peut être dressé aujourd'hui est celui d'une disproportion coûteuse pour les finances publiques entre, d'un côté, les ressources humaines et le patrimoine immobilier dont dispose l'IFCE, et, de l'autre, les missions de service public qui subsistent. Sa situation n'est pas viable (III)."

 

Le rapport détaille ensuite ses griefs dans les trois paragraphes précités.

 

En conclusion, la Cour des comptes constate qu'aucun des objectifs ayant justifié la création de l'IFCE n'a été à ce jour atteint (si ce n'est le développement de l'équitation de loisir, qui s'est réalisé sans intervention de l'Etat).

En conséquence, la Cour des comptes formule les recommandations suivantes :

"1- supprimer l'IFCE en organisant la dévolution des activités de service public qui y subsistent, entre les ministères respectivement chargés de l'agriculture (base de données SIRE, recherche, observation du marché) et des sports (formation et équitation de tradition française), voire le Haras national du Pin;

2- organiser la réaffectation des personnels de l'IFCE;

3- organiser la cession du patrimoine immobilier de l'IFCE."

 

Reste à savoir si les dirigeants politiques seront assez respectueux des contribuables pour tirer les conclusions du rapport de la Cour des comptes.

 

 

(Voir le rapport intégral sur le site ccomptes.fr – Rapport public annuel 2016, p 579 à 635)


 

 
Vous ne savez pas toujours quel genre

de cadavre vous mangez !

 

   Pendant plus de six mois, la société Findus a vendu des plats cuisinés étiquetés viande de boeuf mais confectionnés en réalité avec de la viande de cheval (Le Monde 11, 12 et 18 février 2013).
   L’émotion est grande chez les mangeurs de cadavres d’animaux. D’une part, parce qu’ils ont été trompés par le vendeur et s’interrogent sur la qualité sanitaire de la viande ingérée. D’autre part, parce qu’au Royaume-Uni notamment, manger du cheval serait tabou.
   On comprend la profonde indignation des consommateurs qui ont été amenés à ingérer à leur insu des morceaux de cadavre d’un animal qu’ils respectent et admirent à l’égal des chiens et des chats exclus en Europe de la consommation humaine.
   Il n’y a rien qui ressemble plus à un morceau de cadavre de mammifère qu’un morceau de cadavre d’un autre mammifère surtout quand celui-ci est présenté en steak haché, en lasagnes bolognaises ou en hachis parmentier.
   Pour l’omnivore, il est très angoissant de ne pas savoir quel genre de cadavre il ingère. Son angoisse croit avec les préparations comme les pâtés et autres saucisses et saucissons composés de morceaux de cadavres hachés enveloppés dans des intestins dont on a retiré au préalable les excréments pour y placer un de ses plats préférés. Les plus dégoûtés diront alors que c’est un peu comme manger dans la cuvette des cabinets. Propos extrémistes ?
   Mais qu’est-ce qui est le plus extrémiste :
- se contenter de la profusion de fruits, de légumes, de céréales et de tous produits non carnés, témoignant ainsi de bienveillance envers toutes les créatures de la terre ?
- ou exiger l’égorgement cruel d’adorables équidés pour enfermer des morceaux hachés de leur cadavre dans les tuyaux à merde de porcs qui ont été martyrisés en élevage industriel ?

  Le meilleur moyen de ne pas manger le morceau de cadavre que vous ne voudriez surtout pas manger est d’exclure l’alimentation carnée de vos repas. Vous éliminerez alors votre angoisse alimentaire, vous honorerez l’espèce des mammifères humains et vous procurerez la paix à toutes ces créatures aussi belles qu’inoffensives qui cohabitent sur terre avec l’espèce humaine.

 

 

 

La mort d’un cheval.

 

   Trois notices nécrologiques occupent entièrement la page 25 du journal Le Monde du 16 janvier 2013. Parmi celles-ci figure celle... d’un cheval. Sous la plume de Bruno Lesprit, une notice d’un quart de page concerne le cheval Ourasi, quadruple vainqueur du Prix d’Amérique
   L’auteur souligne que ce cheval de caractère qui coulait une retraite paisible a été euthanasié pour cause de maladie à l’âge de 32 ans. Dignement et respectueusement. Enterré   devant son paddock, une stèle a été érigée en souvenir de ce brave équidé. L’auteur souligne  en outre que cet étalon a eu 38 « poulains », et n’utilise pas l’expression dévalorisante : 38   « produits ».
   Excellente initiative du journal Le Monde qui ne peut qu’amener l’homme à témoigner d’un peu plus de dignité dans son comportement avec les équidés. Faut-il rappeler qu’aucun autre animal n’a autant apporté à l’humanité et ce, depuis des millénaires ?

 

 

La mort d’une revue


  Equ’idée la revue trimestrielle des Haras Nationaux ne paraîtra plus après le n°81 de l’hiver 2012/2013.
   Vendue seulement par correspondance, elle n’aurait « jamais pu trouver un public assez nombreux pour permettre d’atteindre un modèle économique stable et bénéficiaire » selon le département diffusion de l’IFCE.
   Equ’idée était peut-être la seule revue française consacrée aux équidés qui se permettait de défendre ouvertement l’industrie de la viande chevaline. On remarquera que les revues grand public consacrées aux équidés se gardent bien d’évoquer le thème de l’abattoir, sujet douloureux qui réveille les mauvaises consciences.
   Il n’y a effectivement pas un public assez nombreux pour lire à longueur de publication que les chevaux ne sont que des « produits » que l’on jette selon sa convenance à la poubelle, c’est-à-dire à l’abattoir, pour essayer de gagner toujours plus d’argent sur leur dos.
   Le langage bien formaté des jeunes doctorants réifiant en permanence les équidés et le recours à une poignée d’instigateurs de l’hippophagie rabâchant des arguments de mauvaise foi ne pouvaient que finir par indisposer tous ceux qui respectent sincèrement les chevaux.
   Au final, la revue Equ’idée a péri de sa propre indignité.



 © Loustic de Keriou 2013 Création Lyriel